jeanclaude.savey@wanadoo.fr
Intérêt : en 1962, après une escalade difficile et délicate, des membres du Spéléo Club de Genève découvrent une grotte en pleine paroi. Elle semble être la suite logique de la galerie des Titans dans la grotte de Balme. Cette nouvelle cavité est baptisée "grotte des Comitards". Elle se développe sur un peu plus de 100 m et ne permet pas sur l'instant une jonction avec la partie supérieure de la grotte de Balme. En 1979, deux membres du Spéléo Club du Mont-Blanc escaladent à nouveau les parois qui conduisent à la grotte de Comitards. Ils creusent dans l'argile et leurs efforts sont couronnés de succès : ils réalisent la jonction avec la galerie des Titans. Ce passage est toujours possible mais il est souvent sous l'eau. C'était encore le cas ce jeudi 12 décembre 2019. Il m'a fallu alors désiphonner un petit lac (en buvant la tasse à 2 reprises). Comme j'avais du temps devant moi avant que le siphon ne se transforme en voûte mouillante et que je puisse passer, je redescendais la galerie des Titans et j'ai eu une idée en passant au bout du tuyau. Je me suis dit que cette eau sous pression pouvait servir à nettoyer les concrétions. En enlevant la boue, on peut retrouver les couleurs d'origine. Alors j'ai fait mon petit travail d'intérêt général et ai lavé toute la partie supérieure de la galerie des Titans (voir photos). Je me suis souvenu que le célèbre gouffre des Ordons avait été nettoyé au karcher. Ici, pas besoin de karcher : la pression dans le tuyau suffit. Au bout de 2 heures, le niveau de l'eau dans le petit tunnel artificiel m'a permis de passer. J'ai passé une après-midi assez inhabituelle et suis très content du résultat.
Description : après le passage de la voûte mouillante, la galerie des Comitards ne se développe que sur 100 mètres. Au bout, on arrive à une fenêtre en pleine paroi. Je sais qu'il est possible de descendre en rappel pour rejoindre la route et son véhicule mais je n'ai jamais tenté l'expérience. Enfin et surtout, pour accéder à la grotte des Comitards, il faut rentrer par le grotte de Balme, rejoindre la salle de la Mariée puis continuer dans l'axe par la galerie des Titans.
Equipement : comme c'est 100 m de montée bien pentue, une corde à noeuds est installée à demeure pour éviter les glissades à l'endroit le plus critique. Pour passer la voûte mouillante, la combinaison néoprène s'impose (voir photo) car tout le corps est dans l'eau.
Accès : le plus simple est de prendre l'autoroute et de sortir au panneau "Flaine". La grotte se situe sur la commune de Magland en Savoie (massif du Giffre). Il faut suivre la direction de la station de ski de Flaine par la D6. Se garer juste après la 6ème épingle (en partant du rond-point à proximité d'un petit centre commercial). Il n'existe pas vraiment de parking mais il y a de la place pour se garer. Le très bon sentier qui mène à la grotte de Balme commence exactement au niveau du virage en épingle. JC
Intérêt : sous un titre ésotérique, c’est de réseau souterrain dont il est question. La salle "Fitoja" est une cavité karstique située dans le réseau Benoîte-Litorne-Prérouge : 65 km cumulés, 860 m de dénivelée, dont les dimensions sont exceptionnelles. 300 à 400 m de long, 30 à 50 m de hauteur, ornée de concrétions magnifiques et de fistuleuses dont les plus longues font 7 m. Un petit bijou de la nature. Merci à mon équipier Christian pour ces belles photos.
Description : descendre "Fitoja express" découvert en 2015, c'est accéder sans trop de difficultés (2 étroitures) à une profondeur de - 200 m. Des cordes fixes ont été installées à demeure tout au long du parcours à une exception près : vous devrez équiper vous-même le premier puits de 16 mètres. D'autre part, la dernière corde présente des signes d'usure. Il est préférable d'installer sa propre corde dans le dernier puits de 11 m.
Equipement : 2 cordes sont nécessaires, une pour équiper la première longueur de 16 m (corde de 40 m) et une autre pour équiper la dernière (corde de 30 m).
Accès : se rendre à Lescheraines (massif des Bauges), puis Arith et enfin Montagny. Se garer sur le parking des randonneurs ou poursuivre le chemin carrossable et se garer au niveau de la seul épingle du chemin. Descendre prudemment 50 m et longer la paroi rocheuse sur votre gauche pendant 300 m. Le trou est bien visible. JC
Intérêt : la grotte d'Angon est une grotte insolite car 1) elle se situe à moins d'une centaine de mètres des rivages du lac d'Annecy, 2) on ne fait que monter (en spéléo, habituellement, on commence par descendre), 3) elle est complètement méconnue et 4) l'entrée est très étroite et très discrète. Si on ne sait pas qu'il existe une grotte derrière ce petit trou, on ne peut pas le deviner. Cette cavité ne se trouve qu'à 12 km d'Annecy. Une demi-journée suffit amplement à en faire le tour.
Description : après l'étroiture sévère de l'entrée, on pénètre dans un laminoir pentu qu'il faut escalader. C'est simple si c'est à peu près sec mais impossible quand l'eau ruisselle sur la dalle (sauf pour les amateurs de tobogan). La suite est un parcours d'obstacles. Ce qui est curieux, c'est que l'on ne fait que grimper. Il faut se mouiller un peu les fesses pour passer un court passage aquatique très bas. Attention ! L'exploration de cette grotte est rendue dangereuse par sa mise en charge rapide lors de précipitations. Ne pas s'engager dans cette cavité au moindre risque de pluie.
Equipement : la combinaison classique suffit. Le peu d'eau n'impose pas la combinaison néoprène.
Accès : se rendre à Talloires à partir d'Annecy. Juste après Talloires, prendre la direction d'Angon (suivre le panneau) et se garer immédiatement après sur la droite. Revenir à pied 100 mètres sur ses pas, descendre dans la rivière (en général à sec) et remonter son lit. On aboutit aisément à une entrée minuscule. Attention ! Des pierres peuvent boucher cette entrée. Il faudra alors désober un peu.
Intérêt : très large et accessible, cette petite grotte de 600 mètres vous permettra d'atteindre un joli petit lac souterrain. Une petite initiation tranquille à la spéléologie.
Description : aucun risque de se perdre, il vous suffit de suivre la galerie principale en pente douce. Vous descendrez tout de même de 130 mètres. Le seul danger est de glisser. La galerie se termine au niveau du lac. Pour le retour, retournez à la salle principale. Un petit passage, étroit et ludique, situé sur la droite, vous permettra de sortir par l'entrée annexe de la grotte.
Equipement : un casque, une lampe frontale (+ une de secours) et de bonnes chaussures de montagne pour éviter les glissades.
Accès : depuis la N201 entre Annecy et Aix-les-Bains, prendre la D5 en direction de Gruffy. Continuez et passez le village d'Allèves, rejoindre la D911, que vous emprunterez sur quelques centaines de mètres. Garez vous le long de la route au lieu-dit "Martinod". Prendre le petit chemin goudronné qui monte sur la gauche ("Chemin des Grottes"). Passez devant les trois maisons avant d'entrer dans le bois. A la première bifurcation, suivez le panneau vers la droite. Au bout de 300 mètres, prendre le sentier qui part sur votre gauche. Vous longerez la paroi rocheuse et découvrirez l'entrée de la grotte. Comptez 20 minutes de marche d'approche. JC
Intérêt : cette grotte très esthétique est pourtant complètement méconnue. Ce n'est pas une cavité d'initiation. C'est une grotte difficile qui se mérite et ne laisse passer que les petits gabarits. En 2014, j'ai cru l'avoir découverte et étais heureux de "faire une pointe" en allant jusqu'au bout. Mais j'ai appris depuis qu'elle avait été découverte en février 1972. Snif,...
Description : la progression se fait le long d'un joint de stratification. La galerie légèrement remontante est très basse de plafond. Sa hauteur varie en effet entre 35 et 90 cm. La largeur du boyau est quelquefois assez importante mais la progression n'est pas aisée. De nombreux gours, souvent profonds, barrent sans cesse le passage. Le plafond est parfois orné de concrétions de calcite. Au premier tiers du parcours, une étroiture triangulaire, dont l'une des pointes est en bas, permet d'accéder à un petit lac qu'il est impossible d'éviter. Quand j'ai découvert cette grotte, avec mes 80 kg, je ne passais pas. J'ai donc élargi le passage à l'aide d'une ponceuse afin de gagner quelques millimètres. Aujourd'hui, avec mes 75 kg, je passe sans problème. L'expérience a montré que quelques amis spéléos un peu enveloppés à qui je voulais faire découvrir cette grotte ont été obligés de rebrousser chemin. Cette première difficulté ne doit donc pas être négligée. Au deuxième tiers, une seconde étroiture sévère se présente. La hauteur du passage étant de 35 cm, il faut enlever le casque. Il faut forcer le passage et ça frotte de partout. La galerie se poursuit, traversant une multitude de gours, avant d'être obstruée complètement par un dépôt important de granulats. Une toute petite salle donne accès en hauteur à une conduite forcée très étroite de section ovoïde par une nouvelle étroiture. Encore une ! Et c'est la pire. Seuls les plus minces d'entre nous peuvent passer. La progression y est cependant interrompue par l'exiguïté du passage. On trouve également l'amorce d'un siphon de faible dimension au niveau de la petite salle. Attention ! L'exploration de cette grotte est rendue dangereuse par sa mise en charge rapide lors de précipitations. Ne pas s'engager dans cette cavité au moindre risque de pluie.
Equipement : une bonne combinaison néoprène s'impose car on est dans l'eau tout le temps. Toutefois, une combinaison trop épaisse sera un handicap lors du passage des étroitures. Il faut trouver un juste milieu.
Accès : du Pont de Dingy en allant vers Annecy, emprunter un sentier de pêcheurs qui descend au Fier. Ne pas aller jusqu'à la rivière. Se garer au niveau d'une aire de stationnement dans le premier grand virage à gauche. L'entrée de la grotte, très discrète, se trouve un peu en hauteur, au milieu de gros blocs. JC
C'est une de mes cavités préférée. Du point de vue des étroitures sévères, c'est la grotte la plus difficile que nous connaissons. Surprise : c'est aussi la grotte la plus proche de la maison puisque 10 km suffisent pour en atteindre l'entrée à partir d'Annecy. Elle est située sur la commune de la-Balme-de-Sillingy. Cette cavité n'est accessible qu'après une période de sécheresse.
Description : il n'est possible d'y pénétrer que l'été ou après une longue période sans pluie. La progression commence par une série de sévères étroitures pour passer de gour en gour. Il reste toujours de l'eau dans les gours. Un passage est particulièrement difficile : après le passage des gours, il faut franchir un conduit très étroit et assez impressionnant. Il faut se mettre sur le dos afin de pouvoir respirer. La difficulté est uniquement mentale. Une fois ce passage franchi, on peut accéder aisément à la grande "salle du Discours". C'est une magnifique surprise que de trouver là un volume aussi considérable. A gauche, une petite galerie présente de très jolies concrétions. Cette galerie étant en hauteur (2 mètres), j'ai installé une sangle qui permet d'y accéder plus facilement. La suite se trouve au fond de la salle, là aussi en hauteur. Une corde fixe a été installée et c'est tant mieux. La suite est à nouveau étroite. Elle mène au fond de la galerie.
Intérêt : en mai 1979, 7 spéléologues vont vivre un moment inoubliable : l’exploration des 700 mètres de galeries va révéler la présence de quatre squelettes humains datant du néolithique. A l’origine, la grotte est inaccessible car envahie par les eaux. Après des travaux de pompage et de désobstruction, les spéléologues pourront accéder à la grande salle, dite « du discours » puis poursuivre leur exploration dans les galeries. Au retour, après la cheminée appelée plus tard « le puit des amoureux », juste à côté de leurs pas, sur le sol de la galerie large ici de 1.50 m, des formes inhabituelles frappent brusquement leur regard : des ossements, des crânes humains… Pendant plusieurs semaines, les spéléologues vont taire leur découverte de peur que le site ne soit pillé. Enfin, fin juin 1979, ils sont autorisés par le Gouvernement à sortir les squelettes. Débute alors une longue période de fouilles minutieuses afin de retirer tous les ossements sans les endommager. 4 sujets seront identifiés : 3 hommes et 1 femme, dont l’âge se situe entre 18 et 39 ans. Etonnant, les 4 sujets ne sont pas contemporains puisque la datation au carbone 14 de deux individus prouve que l’un date de 3000 avant J.C et l’autre de 2300 avant J.C. Aujourd’hui encore, un certain nombre de questions restent sans réponse : quelles voies d’accès ces individus ont-ils empruntées ? Pour quelles raisons sont-ils allés au fond de la grotte ? Habitaient-ils la région ? Les vestiges d’activités humaines du néolithique sont bien représentés en Haute-Savoie mais on retrouve peu de squelettes entiers et bien conservés ; de ce fait, les découvertes réalisées dans la grotte de Lesvaux sont remarquables pour la connaissance de ces peuplades.
Accès : se rendre à la Balme-de-Sillingy, à 10 km d'Annecy. Prendre la direction de Choisy. Au bout de 1,5 km tourner à droite et prendre la "route des Vernes" (altitude 550 m) et non la direction du hameau "Lesvaux". Se garer avant le lotissement. Suivre l'unique chemin de randonnée qui pénètre dans les bois. Après 300 m, suivre un chemin sur votre gauche sur 50 m. Vous apercevez de loin l'entrée de la grotte qui se trouve au pied d'une belle barre rocheuse.
Equipement : la combinaison néoprène me semble indispensable (sauf pour les moins frileux qui pourront se contenter d'une combinaison imperméable type AV). JC
Pour qui veut bien s'aventurer dans les sombres couloirs de la grotte de Prérouge, le réseau offre une entrée spacieuse, basse de plafond, dont le sol a été abaissé en partie à l'explosif, ceci jusqu'au lac des Touristes. Le but était alors de faciliter les visites voici plusieurs décennies. Ce n'est qu'en basses eaux que l'on peut s'aventurer dans cette grotte qui peut s'avérer dangereuse.
Description : l'allée centrale mène au bout de 50 mètres à un premier ressaut au bas duquel on croise sur la droite une galerie perpendiculaire. Basse de plafond. nous obligeant à ramper, cette courte galerie sévère conduit au réseau annexe du lac Vert par le réseau Chevalier. C'est ce parcours que je vous propose de visiter avec Christian et moi. Vous passerez dans "la gueule du lion", vous vous hisserez grâce à une corde fixe sur un plan bien incliné et glissant et suivrez un cheminement logique (passant toutefois par un grand trou dans lequel il faut descendre). A lui seul, le lac Vert mérite votre visite. Mais ce n'est pas tout : les fistuleuses au bout de la galerie sont de toute beauté. C'est, à mon sens, l'endroit le plus beau de la partie basse de la grotte de Prérouge.
Intérêt : plus on avance et plus c'est beau. La visite sera agrémentée d'une douce baignade dans une eau bien fraîche et de superbes fistuleuses. Le seul hic de ce réseau, c'est qu'il s'agit d'un cul-de-sac : une fois au bout, il faut revenir sur ses pas. Mais c'est tellement beau !
Accès : prendre la direction de Lescheraines (massif des Bauges) par la D911. A 1 km avant l'intersection avec la D912, tourner à droite (un panneau indique la grotte) et se garer. Marcher 150 m. Franchir le pont sur le Chéran. Le porche d'entrée de la grotte de Prérouge se trouve devant vous.
Equipement : pour le réseau Chevalier, la combinaison néoprène s'impose. Après le lac Vert, il faut franchir une voûte mouillante dans la boue. Et puis, au retour, quel plaisir de se baigner dans le lac Vert ! JC